Comment choisir le maitre d’apprentissage pour accueillir un alternant ?

Se former en optant pour les contrats en alternance séduit de plus en plus de jeunes, alors que l’embauche d’un apprenti commence à attirer un nombre toujours croissant d’entreprises. Dès le début du contrat, accueillir des apprentis confère des droits à l’entreprise mais lui impose aussi des devoirs, à commencer par le respect du programme de formation. Former en alternance en milieu professionnel peut impliquer d’adapter le poste de travail notamment mais implique toujours de désigner un maître d’apprentissage ou un tuteur.

Maître d’apprentissage ou tuteur, quelles différences ?

Former des apprentis fait partie des devoirs de l’entreprise d’accueil, qui s’engage dans la formation en alternance. Que ce soit avec un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation, l’entreprise, qui doit veiller à l’acquisition des compétences professionnelles et à l’insertion professionnelle de l’apprenti, bénéficie d’aides financières, qui peuvent prendre diverses formes : Aides à l’embauche, exonération totale ou partielle de charges patronales et de charges sociales, crédit d’impôt, … La chambre consulaire, la chambre d’agriculture, la chambre de commerce, la chambre de métiers, … de nombreux organismes aident et conseillent l’entreprise, ambitieuse de signer un contrat d’apprentissage. 

Pour l’entreprise, recruter un apprenti implique aussi le respect de certaines obligations, à commencer par le respect du statut de salarié des alternants. L’exécution du contrat doit se conformer aux règles du Code du Travail et éventuellement de la convention collective en fonction de la branche professionnelle (droit au congés payés, salaire minimum de l’apprenti exprimé en pourcentage du SMIC, respect du Droit du travail, …). Les contraintes de la formation d’apprentis peuvent être plus exigeantes encore dans certaines situations, comme avec le recrutement d’apprentis handicapés ou pour recruter un alternant mineur (le représentant légal officialise alors la signature du contrat), …

 

Enfin, les contrats d’apprentissage doivent désigner les maîtres d’apprentissage. Comme pour le choix du centre de formation d’apprentis (CFA), la désignation du maître d’apprentissage est contractuelle. Pour un contrat de professionnalisation, la formation en entreprise suppose la désignation des tuteurs, dont la mission peut être comparée, dans les grandes lignes, à un maître d’apprentissage.

Le rôle et les missions des maîtres d’apprentissage

Le titre de maître d’apprentissage est confié au salarié, qui garantit la bonne acquisition de compétences du jeune apprenti. Il connaît donc les compétences nécessaires à la qualification visée et /ou à l’obtention du diplôme. Pour cela, ce dernier est en lien avec les centres de formation d’apprentis. Même un maître d’apprentissage confirmé ne peut pas s’occuper simultanément de plus de deux apprentis (avec la possibilité d’ajouter un troisième apprenti redoublant). Le rôle de maître confère à ce dernier le statut de référent de la formation pratique en entreprise et est donc en lien direct avec les formateurs des centres de formation. Il a pour mission de transmettre son savoir et chaque compétence professionnelle dans ce milieu professionnel. L’entreprise pourra choisir une formation de maître d’apprentissage afin d’optimiser cette étape essentielle à l’avenir professionnel de l’apprenti. Les chambres consulaires et parfois la CCI ou la chambre des métiers et de l’artisanat organisent ce type de de formation. 

Le parcours de formation avec un contrat de travail en alternance (contrat de professionnalisation) est comparable au cycle de formation spécifique à l’apprentissage : alternance entre formation théorique et périodes en entreprise. Le tuteur en entreprise a donc des missions similaires au maître d’apprentissage. Il est donc le garant de la réussite de cette formation en apprentissage . Il s’assure de réunir les conditions optimales pour la formation de l’apprenti en vue d’obtenir cette qualification professionnelle. En fonction de la qualification préparée, la fonction de tuteur implique ainsi de connaitre parfaitement les socles de la formation initiale.

Comment choisir le maître d’apprentissage au sein de l’entreprise d’accueil ?

Les règles à respecter pour désigner le maître d’apprentissage

Pendant les périodes de formation en entreprise, prendre un apprenti implique de désigner un maître d’apprentissage. Ce dernier pourra être le chef d’entreprise ou être choisi parmi plusieurs salariés susceptibles de le devenir. Un accord collectif ou un accord de branche peut définir les conditions précises pour la désignation de ce dernier, et en cas d’absence de ce type de textes, ce sont les directives officielles du Ministère du Travail qui s’appliquent  pour ces conditions de compétence:

  •  Il doit être titulaire d’un diplôme ou titre relevant du domaine professionnel de l’apprenti.
  • Son niveau doit être au moins équivalent au diplôme préparé par l’apprenti,
  • Il doit justifier d’une expérience professionnelle d’un an minimum à un poste relevant du domaine choisi par l’apprenti

Si le maitre d’apprentissage justifie d’une « activité professionnelle en rapport avec la qualification préparée par l’apprenti », alors il devra juste attester d’un niveau au moins équivalent.

Le tutorat en entreprise, des règles précises pour la désignation

Les employeurs d’apprentis peuvent occuper eux-mêmes ce rôle de tuteur, bien qu’ils puissent aussi désigner un collaborateur, qui devra répondre aux conditions exigées par cette formation par alternance :

  •  Être volontaire et salarié de l’entreprise,
  •  Justifier d’une expérience de deux ans dans une qualification professionnelle, visée par l’alternant.

Avec ce type de contrat, le nombre d’apprentis est limité à 3 pour un salarié de l’entreprise et à 2 pour l’employeur. 

Une formation tuteur peut être proposée au salarié volontaire. C’est alors un apprentissage, dans le cadre de la formation professionnelle. Responsable de la formation pendant la présence des jeunes apprentis dans l’entreprise, le tuteur est en lien avec l’organisme de formation. 

Dans tous les cas, l’apprenti bénéficie de ce soutien, présent lorsqu’il est en situation de travail. Quelles que soient les certifications professionnelles visées, tuteurs et maîtres d’apprentissage garantissent cette finalité professionnelle à la formation générale, dispensée à chaque jeune en apprentissage.