Tuteur ou maître d’apprentissage : un rôle clé pour l’alternance

Tuteur ou maître d’apprentissage

Réussir son alternance pour un apprenant repose en partie sur la bonne intégration de ce dernier dans son entreprise d’accueil. Pour cette dernière, le succès de ce choix de l’alternance repose également sur la parfaite intégration de cet apprenant dans ses effectifs. Aussi, le rôle du tuteur ou du maître d’apprentissage apparait-il comme un élément clé. 

 

On connait le succès des études en alternance depuis plusieurs années, et chaque année depuis 2020, le nombre de contrat de professionnalisation et de contrat d’apprentissage atteint un nouveau record. Parmi les problématiques, déjà soulevées par les autorités publiques, le taux d’abandon des études par les alternants figurent parmi les préoccupations majeures. De récentes études soulignent, que de nombreux alternants ne vont pas au terme de leur cursus en raison d’une mauvaise intégration au sein de l’entreprise. Pourtant, des dispositifs existent en la matière, qu’il s’agisse du maître d’apprentissage pour le contrat éponyme ou du tuteur pour le contrat de professionnalisation. Tuteur et maître d’apprentissage ne sont pas encadrés et organisés par les mêmes textes législatifs, bien que leurs fonctions et leur rôle apparaissent comme identiques.

 

Accompagner l’étudiant dans ses apprentissages, l’importance du tuteur ou du maître d’apprentissage 

Choisi au sein de l’entreprise ou personnalisé à travers le chef d’entreprise, le tuteur ou maître d’apprentissage doit satisfaire à plusieurs exigences (qualification, expérience, … ). Mais l’essentiel réside dans le rôle qui lui est assigné, un rôle qui repose sur 3 piliers majeurs : 

  • Il devient ipso facto le responsable direct de l’apprenant. C’est vers lui, que ce dernier doit se tourner lorsqu’il connait un problème tant dans ses apprentissages que dans son quotidien, 
  • Il s’impose comme l’interlocuteur privilégié avec l’organisme de formation. En effet, ces contrats d’alternance s’imposent comme des contrats tripartites entre l’entreprise, l’apprenant et le centre de formation, 
  • Il apparait être le lien privilégié avec le service des ressources humaines de l’entreprise. Il s’agit non seulement de répondre aux obligations légales encadrant l’alternance, mais aussi éventuellement de préparer l’intégration de l’alternant dans les effectifs de l’entreprise. On sait désormais, que l’alternance est utilisée comme un véritable outil de stratégie RH. 

 

 

Comment améliorer l’accompagnement et favoriser la réussite des alternants ? 

On comprend donc aisément et naturellement, que le maître d’apprentissage et le tuteur jouent des rôles clés dans cette amélioration de l’insertion pendant la durée de son alternance. Au-delà des diplômes et de l’expérience requise, les qualités humaines du maître d’apprentissage doivent renforcer son rôle d’accompagnant. 

Mais lorsque l’on interroge les alternants et les entreprises sur l’identification des difficultés liées à la mission, les mêmes griefs reviennent régulièrement : 

  • Le manque de disponibilité : Le tutorat ou l’accompagnement de l’alternant demande du temps, d’autant plus que bien souvent, il s’agit de sa première expérience directe avec le monde de l’entreprise. Les tuteurs doivent donc s’organiser pour libérer du temps réellement disponible tant pour l’accompagnement en lui-même (vérification de l’acquisition des connaissances et savoir-faire, …) que dans les réponses à apporter aux demandes de l’étudiant (organisation administrative de son contrat de travail, congés payés, rémunération, …)
  • Le manque de motivation : Ces tuteurs ou maîtres d’apprentissage ne doivent pas, comme cela a pu être le cas, désignés d’office. Cela doit satisfaire à une véritable envie et répondre à une motivation personnelle. Il existe aujourd’hui des formations pour accompagner les actifs à devenir un bon maître d’apprentissage, car cela ne s’improvise pas. La motivation du tuteur aura un impact direct sur celle de l’étudiant. 
  • Les problèmes de communication : Il ne faut pas attendre les rendez-vous définis par la loi pour faire le point avec l’apprenant. La communication doit être quotidienne, et il ne faut pas laisser s’installer un sentiment d’abandon ou d’isolement chez l’apprenant. Les non-dits et le manque de communication figurent ainsi parmi les reproches fréquents soulevés par les anciens alternants.