Depuis plusieurs années, les études en alternance séduisent de plus en plus d’étudiants et d’entreprises. Cette tendance s’est accélérée depuis la crise sanitaire du coronavirus. En 2023, tout semble réuni pour faire de cette année la consécration de cette voie d’excellence.
Pourquoi l’alternance s’impose encore plus comme la voie de l’employabilité et de l’opérationnalité ?
Après deux années de crise sanitaire, les entreprises veulent non seulement concrétiser des projets reportés ou suspendus, s’adapter à une transformation numérique qui s’accélère mais aussi compenser les éventuels retards pris pendant ces deux années difficiles. Autant dire, que les acteurs économiques sont à la recherche de compétences spécifiques et directement disponibles. C’est l’essence même de l’alternance et de l’apprentissage, qui entendent former les apprenants à être immédiatement opérationnels. Intégrer un alternant au sein de ses équipes constitue ainsi la garantie de bénéficier d’un collaborateur pouvant prendre en charge tout ou partie des missions d’un service de l’entreprise.
Étudier en alternance, une anticipation aux pénuries d’emplois qui s’annoncent ?
Aujourd’hui, les spécialistes et les observateurs prédisent une aggravation des tensions déjà existantes sur le marché de l’emploi. Certains secteurs d’activité devraient ainsi connaitre de graves pénuries de candidats, ce qui inquiètent les acteurs économiques. Dans le domaine de la santé, comme dans celui des services ou encore du numérique, ces pénuries pourraient rapidement constituer un obstacle au développement des entreprises. Recruter un étudiant préparant un Mastère en marketing Digital ou en Cybersécurité constitue pour ces entreprises une anticipation à leurs besoins futurs. Pour l’étudiant, la recherche de l’entreprise d’accueil pour l’alternance peut alors se transformer en une véritable insertion professionnelle à moyen ou long terme.
Comment combattre efficacement le fléau de la précarité étudiante ?
A chaque rentrée universitaire, les associations étudiantes dénoncent le même constat : la précarité étudiante. Celle-ci se révèle encore plus dramatique en cette année 2023 en raison d’une situation économique dégradée (inflation, crise de l’énergie, guerre en Ukraine, …). Selon l’association Linkee, plus d’un étudiant sur deux (56 %) ne pouvait pas manger à sa faim à la rentrée de septembre 2022. Cette précarité pousse de nombreux étudiants à cumuler études supérieures et job étudiant, dégradant leurs conditions d’études. La rémunération d’un alternant, même définie par rapport à un pourcentage du SMIC, constitue une solution de plus en plus prisée par les étudiantes et les étudiants pour surmonter cette précarité.
Comment les études en alternance profitent à la spécialisation des profils ?
Pendant des années, signer un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation répondait à un besoin unique de l’apprenant : obtenir un diplôme, un titre RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) tout en acquérant une expérience professionnelle significative. Les efforts répétés et continus des autorités publiques depuis des années ont permis de changer la donne, en faisant de l’apprentissage et de l’alternance une véritable alternative à une formation initiale plus conventionnelle. Aujourd’hui, s’inscrire en BTS en alternance peut être la première étape d’un cursus plus long, puisque les étudiants sont de plus en plus nombreux, après une formation en alternance, à poursuivre leurs études. Avant la crise sanitaire, en 2019, un étudiant sur 4 (26 %) obtenant un BTS par alternance poursuivait ses études. En 2021, ils étaient plus de 40 % à poursuivre leurs études supérieures après ces formations en alternance. La professionnalisation conduit ainsi de plus en plus souvent à l’acquisition de nouvelles compétences et / ou à une spécialisation bénéfique tant pour les alternants que pour les entreprises. (Étude de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistique (DARES)).
Les aides à l’alternance sont-elles maintenues en 2023 ?
Dès le début de la crise sanitaire, les autorités publiques ont adopté des mesures de soutien à l’alternance. Des incitations financières ont été accordées aux entreprises recrutant un alternant / apprenti. Même si elles ont évolué à partir du 1er janvier 2023, ces aides sont maintenues pour toute l’année. Toute signature d’un contrat de professionnalisation ou d’un contrat d’apprentissage permettra à l’entreprise de bénéficier d’une aide de 6.000 € pour la première année du contrat.