Si l’alternance séduit de plus en plus d’étudiantes et d’étudiants, cette voie d’apprentissage n’est plus aujourd’hui réservée qu’à la seule formation initiale. Les actifs peuvent envisager une telle possibilité dans le cadre de leur parcours de formation professionnelle continue.
L’employabilité, le nouvel objectif ultime de la formation continue et de l’apprentissage
Les autorités publiques se sont efforcées d’adapter, depuis plusieurs années, les dispositifs de formation continue à la transformation profonde du marché du travail. Visant à accompagner le passage à une société de compétences, le gouvernement a ainsi profondément transformé le compte personnel de formation (CPF) notamment afin de répondre plus efficacement aux exigences accrues de compétences et de savoir-faire de la part des acteurs économiques.
Cette volonté se trouve renforcée encore davantage avec l’ambition affichée de parvenir au plein-emploi dans les années à venir. Les candidats doivent désormais attester de leur capacité à répondre aux attentes plutôt que de se prévaloir d’un titre professionnel ou d’un diplôme, et ce quel que soit le secteur d’activité. La transformation numérique, en faisant émerger de nouvelles opportunités de développement, a accru cette évidence et ce constat.
Aujourd’hui, les candidats, qu’ils cherchent leur premier emploi ou qu’ils soient engagés dans un projet de reconversion professionnelle, ambitionnent avant tout d’être immédiatement opérationnels. C’est d’autant plus vrai, que la crise sanitaire a renforcé ces nouvelles exigences des entreprises. L’employabilité s’est imposé comme une des principales qualités recherchées par les entreprises et les recruteurs. Naturellement, elle est devenue un des principaux objectifs des étudiants d’une part et des salariés d’autre part.
Les études en alternance pour satisfaire aux exigences actuelles du marché de l’emploi
Privilégier l’opérationnalité et l’employabilité implique pour l’apprenant de se confronter à la réalité du monde de l’entreprise, bien au-delà des apprentissages théoriques. Si cette confrontation semble plus naturelle et aisée à mettre en œuvre en ce qui concerne la formation professionnelle continue, elle devient plus délicate et complexe s’agissant de la formation initiale des étudiantes et des étudiants.
Certes, les études supérieures incluent dorénavant bien davantage de cas pratiques et de mises en situation, des immersions dans l’univers professionnel qui sont aujourd’hui intégrées à l’évaluation des apprenants et qui participent à la délivrance des diplômes et autres titres professionnels RNCP (Répertoire national des Certifications). Mais cette approche professionnalisante, comme l’illustre idéalement les cursus des BTS, peut se révéler insuffisante pour les employeurs, qui recherchent en priorité des profils capables de s’adapter à leurs spécificités et à leurs contraintes.
C’est pourquoi, les autorités publiques ont décidé de mettre en valeur les études en alternance, en incitant entreprises et étudiants à signer un contrat de professionnalisation ou un contrat d’apprentissage.
A travers une pédagogie spécifique éprouvée, alterner enseignements théoriques et immersion dans le monde de l’entreprise garantit cette opérationnalité et cette employabilité. Le succès de ces études en alternance, succès accru depuis le début de la crise sanitaire, atteste de l’efficacité de cette approche, conduisant certains observateurs à privilégier une telle approche pour la formation professionnelle continue. Cela pose la question de savoir si les études en alternance sont réservées à la formation initiale ou si elles peuvent être envisagées et envisageables dans le cadre de la formation professionnelle.
Études en alternance ou en apprentissage, formation initiale ou formation continue ?
Alterner une période dans l’entreprise d’accueil avec une période en centre de formation ne pose, matériellement parlant, pas de contraintes aux étudiantes et étudiants. En revanche, lorsqu’il s’agit de se former, les actifs ne peuvent cumuler un tel parcours d’alternance avec leur propre activité professionnelle.
Certes, de nouveaux dispositifs permettent aux actifs d’envisager une reprise d’études par le biais de l’alternance principalement pour celles et ceux en recherche d’emploi. Non seulement, cette possibilité a été rendue accessible (sous réserve du respect de certaines conditions), mais l’émergence de plateformes de e-learning comme Webknowledge, plateforme 100 % distanciel pour obtenir un diplôme pour les métiers du numérique au sens large, a grandement facilité cette voie de formation.
Ainsi, les demandeurs d’emplois peuvent aujourd’hui prétendre signer un contrat de professionnalisation pour pouvoir réorienter leur carrière. Enfin, les salariés du secteur privé comme ceux relevant du secteur public peuvent également se former en bénéficiant d la reconversion ou de la promotion par l’alternance. Ce dispositif Pro-A, remplaçant les anciennes périodes de professionnalisation, ouvre la voie aux salariés déjà en poste des études en alternance, que ce soit à leur propre initiative ou à celle de leurs employeurs.