Comment les entreprises contribuent au succès des études en alternance ?

Comment les entreprises contribuent au succès des études en alternance ?

Depuis 2020 et le début de la crise sanitaire, l’alternance et l’apprentissage sont plébiscités par les étudiants et encouragés par les pouvoirs publics. Si les entreprises ont pu être séduites par les accompagnements exceptionnels mis en place durant la crise, elles découvrent aujourd’hui comment ces études en alternance peuvent contribuer à solutionner en partie un des principaux défis des prochaines années : se doter des compétences nécessaires pour conforter leur projet de développement. Cette prise de conscience participe à la hausse continue de cette modalité d’enseignement. 

 

De 2022 à 2023, l’alternance gagne ses lettres de noblesse 

On devra attendre les derniers jours du mois de février pour connaitre les chiffres officiels de l’alternance et de l’apprentissage en France pour l’année 2022. Cependant, tout laisse supposer que l’année dernière marquera un nouveau cap pour cette voie pour entreprendre des études supérieures. Dopé et mis en valeur par la crise sanitaire du coronavirus, étudier en alternance avait attiré un grand nombre d’étudiants en 2021, confrontés aux confinements et couvrez-feux mais aussi à l’arrêt brutal de l’économie (et donc des emplois étudiants). Les étudiantes et les étudiants avaient alors (re)découvert les atouts de l’apprentissage. Outre l’expérience professionnelle, que les jeunes signant un contrat de professionnalisation ou un contrat d’apprentissage peuvent accumuler, étudier en alternance constitue également une réponse pertinente et adaptée aux problématiques plus pragmatiques et notamment financières. Permettant d’apporter un financement à ces études supérieures avec la prise en charge des frais de scolarité et autres dépenses pédagogiques liées à la formation envisagée, devenir étudiant alternant offre l’assurance d’être rémunéré pendant toute la durée de ce parcours de formation initiale. 

 

Choisir d’étudier en alternance, un choix sûr et pertinent pour se projeter dans son avenir professionnel 

On retrouve ces motivations chez les plus de 810.000 alternants ayant signé leur contrat d’apprentissage ou de professionnalisation entre janvier et novembre de l’année passée. Bien que nous soyons loin de la hausse spectaculaire de + 38% enregistrée en 2021 (crise sanitaire oblige), l’objectif du gouvernement (atteindre un million d’alternants et d’apprentis à l’horizon 2024) n’apparait plus comme irréalisable ou inatteignable. Pour ne pas pénaliser les entreprises comme les étudiants, le gouvernement a décidé tardivement de prolonger les aides exceptionnelles pour le recrutement d’un alternant en 2023. Cela devrait assurer l’atteinte de cette barre symbolique du million de contrats en alternance signés. 

Si ce succès, appelé à perdurer dans les années qui viennent, constitue une véritable opportunité pour les étudiantes et les étudiants, il traduit également les réponses apportées face aux attentes et exigences des entreprises. Ces dernières sont en effet de plus en plus nombreuses à intégrer le recrutement d’un alternant dans leur stratégie de gestion des ressources humaines. Pour une entreprise d’accueil, signer un contrat d’apprentissage constitue autant une réponse immédiate à un besoin présent qu’une anticipation des futures attentes en termes de compétences pour garantir le développement harmonieux des entreprises.

 

Recruter un alternant, une nouvelle stratégie des entreprises et des recruteurs 

Traditionnellement – et cela reste, aujourd’hui encore, un atout pour les entreprises se décidant d’accueillir un alternant au sein de ses effectifs -, l’alternance était perçue comme un temps long, favorisant grandement l’insertion professionnelle de l’apprenant. En une ou plusieurs années, non seulement l’apprenant pouvait obtenir le diplôme préparé, mais il pouvait se familiariser avec la philosophie et la raison d’être de l’entreprise d’accueil. Disposant du statut de salarié, il pouvait alors s’assurer d’une insertion professionnelle optimale après la fin de ses études supérieures. 

Aujourd’hui, ces mêmes acteurs économiques sont pleinement conscients des difficultés, qui devraient apparaitre (ou se renforcer pour certains secteurs d’activités) sur le marché de l’emploi. Des pénuries de compétences se font déjà sentir notamment pour tout ce qui touche les métiers du Web, principalement en ce qui concerne la Cybersécurité ou le développement Web. Leur stratégie de recrutement doit donc leur permettre de pallier à ces exigences liées à la transformation numérique mais aussi aux mutations profondes du marché du travail. Et puisque les compétences recherchées manquent aujourd’hui sur le marché de l’emploi, les entreprises cherchent donc à attirer les profils les plus prometteurs, quitte à devoir patienter une (ou plusieurs) année(s) avant que ces derniers soient pleinement opérationnels. Le recrutement en alternance constitue donc bien une des solutions à privilégier, la seconde étant d’engager une ambitieuse (et couteuse) stratégie de formation des collaborateurs déjà en place. 

Ce changement de paradigme pour les entreprises, changement initié par la crise sanitaire, contribue grandement aux prévisions haussières qui sont faites en ce qui concerne les études en alternance.