Depuis deux ans, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à recruter un étudiant que ce soit avec la signature d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Cette tendance est appelée à se renforcer, tant les études en alternance répondent aux problématiques actuelles du marché de l’emploi.
Accueillir un alternant ou un apprenti, former les collaborateurs de demain
Bien avant la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018, accueillir un alternant ou un apprenti était pour une entreprise une alternative séduisante à un « recrutement plus conventionnel ». En effet, en acceptant l’idée que l’un de ses collaborateurs puisse alterner période en entreprise et période en centre de formation, l’entreprise répondait à plusieurs enjeux :
- Satisfaire un besoin de compétences en disposant d’un étudiant ou d’une étudiante, se formant dans le domaine de ces besoins,
- Anticiper (éventuellement) un besoin en termes de ressources humaines, et intégrer en douceur et dans la durée le prochain collaborateur de l’entreprise, (un contrat de professionnalisation et/ou d’apprentissage peut même prendre la forme d’un CDI)
- Participer à un effort d’intérêt général en participant à la formation des jeunes générations,
La crise sanitaire a accru cette attractivité de l’alternance aux yeux des entreprises, bien au-delà du seul bénéfice des aides exceptionnelles accordées par les autorités publiques. La véritable explosion de l’alternance depuis ces deux dernières années répond à de nouvelles problématiques.
L’alternance, une réponse adaptée aux métiers hyperspécialisés
En effet, tous les secteurs d’activité ne sont pas concernés de la même manière par cette accélération de l’alternance. Les métiers techniques et/ou très spécialisés concentrent une grande partie de cette évolution à la hausse du nombre de contrats d’apprentissage ou de professionnalisation. Les métiers du Web, du numérique et plus généralement de l’informatique en font incontestablement partie.
Outre ses conséquences sur l’attraction des études en alternance, la crise sanitaire a souligné l’importance d’accélérer voire d’initier la transformation numérique pour un grand nombre d’entreprises, faisant émerger le manque de compétences en interne. Naturellement, le recrutement de spécialistes du numérique, que ce soit dans le développement Web, le marketing Digital, ou encore la Cybersécurité, s’est accru, révélant la spécialisation de certains besoins.
C’est pour pouvoir transmettre les compétences de leurs équipes, que de plus en plus d’entreprises aspirent à accueillir un alternant au sein de leur entreprise. La formation de l’apprenant résulte notamment en partie de l’acquisition des spécificités de celles déjà présentes en entreprise. La notion de mentorat (elle peut prendre des formes distinctes en fonction du type de contrat choisi) constitue un atout essentiel aux yeux de ses entreprises. Cette volonté de transmettre les compétences en interne explique aussi que certains groupes aient privilégié la création d’institut de formation d’apprentis en interne.
Devenir une entreprise d’accueil, une solution face au risque de pénurie de main d’œuvre
Mais dans les métiers du numérique en général, la crise sanitaire et ses conséquences ont également initié une tension sur certains profils et sur certains métiers. Non seulement, le recrutement de certains experts du Web se révèlent difficiles tant la concurrence est forte, mais les perspectives pour les années à venir ne sont guère optimistes quant à un retour à une situation plus apaisée. Pourtant, recruter ces professionnels de l’informatique constituent une nécessité pour conduire à terme de nombreux projets de développement. Signer un contrat de professionnalisation (ou d’apprentissage) constitue une alternative efficace sur le moyen et le long terme. C’est également un moyen privilégié pour les ressources humaines d’imaginer des stratégies pour « fidéliser » leurs collaborateurs. Et cette tendance est appelée à se renforcer en fonction de la persistance ou de l’aggravation de ces tensions sur le marché de l’emploi.