Alors que les aides exceptionnelles (liées à la crise sanitaire) ont permis de booster le nombre de contrats de professionnalisation en France, les entreprises sont conscientes des atouts de cette alternance. Et le succès de l’apprentissage devrait donc devenir une tendance durable.
Le succès de l’apprentissage et de l’alternance confirmé en 2021
Il suffit de prendre connaissance des multiples contrats d’apprentissage mais aussi des contrats de professionnalisation, signés depuis le début de la crise sanitaire, pour comprendre que l’alternance a le vent en poupe. Non seulement, elle constitue une réponse pertinente et adaptée aux étudiants et étudiantes, privés de « jobs étudiants » pendant de nombreuses semaines au cours des confinements successifs. Mais elle satisfait aussi aux besoins des entreprises, dont les moyens financiers notamment ont été mis à rude épreuve, sans pour autant réduire leur projet de développement. En maintenant les aides exceptionnelles destinées à soutenir l’alternance et l’apprentissage, les autorités publiques entendent bien renforcer et amplifier cette tendance. Cette période aura donc permis de consacrer les études en alternance comme une voie d’excellence, promesse faite par tous les gouvernements successifs depuis des décennies. Désormais, l’apprentissage au sens large concerne aussi bien les métiers traditionnellement liés à ces modalités d’enseignement (métiers de bouche notamment) mais impacte également les études supérieures plus conventionnelles dans tous les secteurs d’activité, de l’informatique aux filières commerciales, en passant par la gestion des ressources humaines.
Recruter un alternant en 2022, des conditions favorables pour toutes les entreprises
Si les records du nombre d’alternants en France sont battus successivement depuis 2020, cela se traduit également par les difficultés budgétaires de France Compétences, chargé de gérer la formation professionnelle et l’apprentissage. Pour autant, le gouvernement a décidé de prolonger les aides exceptionnelles, octroyées aux entreprises à la signature d’un contrat de professionnalisation ou un contrat d’apprentissage.
Les aides exceptionnelles pour l’alternance jusqu’au 30 juin 2022
Dans le cadre du plan France Relance, la signature d’un contrat de professionnalisation avant le 30 juin 2022 permet le bénéfice d’une aide exceptionnelle de :
- 000 € pour un alternant mineur
- 8000 € pour un alternant de plus de 18 ans
Ce contrat de professionnalisation doit viser un certificat de qualification professionnelle (CQP) ou un diplôme/titre à finalité professionnelle « de niveau équivalant au plus au niveau 7 de la nomenclature nationale des certifications professionnelles (Master, diplôme d’ingénieur, …)
L’aide octroyée est inconditionnelle pour les entreprises de moins de 250 salariés, et soumise au respect des quotas définis concernant l’alternance pour celles de plus de 250 salariés.
Signer un contrat de professionnalisation, un engagement citoyen et une stratégie RH au long cours
Ces aides exceptionnelles ont contribué au succès de « la véritable explosion » du nombre d’alternants et d’apprentis en France. Si elles ont pu convaincre certaines entreprises de franchir le pas, elles ont surtout permis à un grand nombre d’acteurs économiques de comprendre que le contrat de professionnalisation pouvait constituer plus qu’une aubaine budgétaire. Bien évidemment, les autorités publiques ont multiplié les accompagnements notamment en publiant un guide pratique pour aider à la signature du contrat d’apprentissage.
Cependant à l’heure du déploiement de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), les acteurs économiques ont également pris conscience que l’intégration d’un étudiant (ou de plusieurs) au sein de leur effectif constituait un engagement fort pour la formation. Un acte bénéfique à l’image employeur et à la perception du grand public. Plus qu’une concrétisation des valeurs et des principes défendus par l’entreprise, l’alternance est aujourd’hui devenue un véritable socle pour optimiser son image de marque.
D’un autre côté, les entreprises d’accueil de ces étudiants alternants s’investissent pour accompagner l’apprenant dans sa formation d’une part, mais aussi pour le former aux pratiques culturelles de l’entreprise, à son mode d’organisation et à son mode de travail. La signature d’un contrat d’alternance constitue ainsi un levier efficace en matière de recrutement sur le moyen et le long terme. Les études du cabinet Asterès sur cette question ont démontré, que le recrutement d’un collaborateur totalement en phase avec les attentes des entreprises constituait une difficulté majeure et que les coûts pour adapter les candidats au poste recherché étaient de plus en plus importants. Une difficulté et un surcoût, que l’alternance permet d’éviter.
Pour ces raisons et bien d’autres, entreprises et autorités publiques se montrent résolument optimistes quant au renforcement de cette attractivité de l’alternance bien au-delà de la période complexe que nous traversons aujourd’hui.