Recruter en alternance : la question du tuteur ou du maitre d’apprentissage !

L’entreprise, recrutant un apprenti ou un alternant, doit désigner un tuteur ou un maitre d’apprentissage. Cette désignation d’un collaborateur de l’entreprise n’est pas un choix anodin, puisque le tuteur va accompagner l’alternant durant toute sa présence au sein de l’entreprise. De son engagement et de sa mobilisation dépend en partie la réussite de l’alternance !

 

Tuteur ou maitre d’apprentissage, un interlocuteur essentiel pour réussir l’alternance

Accueillir un alternant dans votre entreprise constitue un choix RH, que vous devez préparer et organiser. Au-delà du choix de l’apprenti à recruter, vous devez optimiser son accueil et son intégration au sein de vos services. Outre votre entreprise et l’alternant lui-même, l’Institut de formation ou le centre de formation des apprentis (CFA) est également partie prenante dans l’organisation de ces études par alternance. Dans tous les cas, il vous appartiendra de désigner un salarié de l’entreprise (ou vous-même) pour accompagner et guider l’apprenant tout au long de son cursus. Maitre d’apprentissage pour le contrat d’apprentissage ou tuteur pour le contrat de professionnalisation, ce salarié représente une des clés pour vous assurer de réussir cette alternance.

 

Qui peut être tuteur d’un alternant ? le choix d’un mentor pour l’apprenant

Héritage lointain du compagnonnage, le maître d’apprentissage doit être titulaire d’un diplôme ou d’un titre de niveau équivalent à celui préparé par l’apprenant, tout en devant pouvoir justifier d’une expérience professionnelle de 3 ans sans un domaine de compétences liées au cursus de l’apprenant. Pour le contrat de professionnalisation, le tuteur doit lui aussi pouvoir s’appuyer sur une expérience minimale de deux ans dans une activité liée à celle de l’apprenant. Si des distinctions existent entre le maître d’apprentissage et le tuteur, leur rôle et leur objectif restent cependant comparables.

 

Quel rôle pour le tuteur d’un alternant ou pour le maitre d’apprentissage ?

Les fonctions sont multiples même si l’objectif principal consiste, dans les deux types de contrats par alternance, à contribuer et faciliter l’acquisition des compétences et des savoirs-faires professionnels. En d’autres termes, le tuteur (ou le maître d’apprentissage) doit assurer la « formation pratique de l’alternant ». Cela implique que le tuteur sera le lien privilégié entre l’entreprise d’accueil et l’établissement de formation de l’étudiant. C’est notamment lui, qui va veiller au respect du contrat tripartite, depuis le respect de l’emploi du temps jusqu’à celui de toutes les obligations légales.

Au-delà du véritable mentorat exercé par le tuteur, ce dernier doit aussi accueillir, informer et guider l’apprenant lors de son arrivée dans l’entreprise mais aussi tout au long de la durée du contrat d’alternance. Il veillera ainsi à expliciter l’organisation de l’entreprise mais aussi sa philosophie et ses principes directeurs. Il doit pouvoir répondre aux questions de l’étudiant et l’introduire auprès de toutes les équipes, avec lesquelles l’alternant devra collaborer.

Enfin, il appartient au tuteur ou au maitre d’apprentissage d’organiser l’activité de l’étudiant, en conciliant les besoins et attentes de l’entreprise d’une part et les exigences découlant du programme de formation de l’apprenant d’autre part.

 

Former les tuteurs pour renforcer les bénéfices d’un recrutement par alternance

Parrain, accompagnateur ou même mentor, le tuteur / maître d’apprentissage a ainsi un rôle fondamental pour la réussite de cette alternance. Véritable porte-parole de l’entreprise (et donc support de la marque employeur), il participe au bon déroulé de cette alternance. Mais être un expert reconnu dans son activité professionnelle n’est pas toujours suffisant pour devenir un bon tuteur. Il faut en effet faire preuve de pédagogie, d’ouverture et être en capacité de gérer les relations complexes et/ou difficiles.

Des formations pour acquérir ou améliorer les compétences pédagogiques ou la capacité à transmettre le savoir faire peuvent être nécessaires.  Dans le cadre du contrat de professionnalisation, la prise en charge de ces formations est possible dans la limite de 40 heures valorisées à 15 €.  D’un autre côté, les dépenses liées à l’exercice du tutorat peuvent également être prises en charge dans la limite d’un plafond mensuel de 230 €, qui peut être relevé de 50 % (soit 335 €) si l’alternant est âgé de plus de 5 ans.