Accueillir un alternant constitue une opportunité économique, mais représente aussi une solution pour surmonter les obstacles que peuvent rencontrer les entreprises dans leur recherche de nouveaux collaborateurs. Et cette réalité tend à s’imposer désormais au sein même des PME et TPE.
Les difficultés rencontrées par les entreprises pour recruter leurs futurs collaborateurs
Depuis la fin de la crise sanitaire, les acteurs publics soulignent l’aggravation des difficultés que peuvent rencontrer les entreprises lorsqu’il s’agit de recruter. La pandémie de coronavirus n’a fait que renforcer des phénomènes, qui étaient déjà sous-jacents auparavant. Ainsi, dans son étude « Les Intentions d’embauche en 2024 », France Travail souligne que si les projets de recrutement en 2024 connaissent une baisse par rapport à 2023 (- 8.5 %), près de deux projets sur 3 (61 %) concernent des emplois durables (un contrat de travail à durée indéterminée ou un contrat de travail d’une durée minimale de 6 mois).
Plus d’un projet de recrutement sur 2 (57.4 %) est jugé comme difficile par les entreprises elles-mêmes.
Ces difficultés varient d’un secteur d’activité à un autre, d’une région à une autre, mais elles restent récurrentes. Ces difficultés de recrutement posent des problèmes cruciaux aux entreprises, incapables de conduire leur projet de développement au quotidien.
Le recrutement en alternance, une réponse aux difficultés de recrutement des entreprises ?
Lorsque l’on interroge les recruteurs et les chefs d’entreprise, ces derniers expliquent ces difficultés par :
- Le manque de candidats correspondant au profil recherché (85 % des recruteurs)
- Le profil inadéquat des candidats (76 %)
- Les conditions de travail ne répondant pas aux aspirations des candidats (35 %)
- Le manque de moyens financiers (18 %)
Dans ces conditions, recruter un alternant peut constituer une réponse pertinente et efficace pour surmonter ces difficultés. En premier lieu, recruter un alternant, que ce soit par la signature d’un contrat de professionnalisation ou celle d’un contrat d’apprentissage, représente un intérêt financier pour l’entreprise. Certes, les primes exceptionnelles accordées aux entreprises s’engageant à recruter un alternant ont été supprimées pour les contrats de professionnalisation, et les aides financières ont été revues à la baisse. Cependant, le coût d’un alternant pour l’entreprise reste attrayant sur un plan purement économique. Alors quand près d’une entreprise sur 5 (18 %) explique ces difficultés par des raisons économiques, l’alternance et l’apprentissage peuvent apparaitre comme des solutions à envisager.
Accueillir un alternant, un investissement sur le moyen et le long terme
Cependant, envisager l’alternance pour une entreprise revient également à répondre aux principales difficultés, celles liées au manque de profils répondant aux compétences recherchées. Le plus souvent, les entreprises doivent s’efforcer de former les nouveaux collaborateurs, afin que ces derniers assimilent les méthodes de travail et la « philosophie d’entreprise ». Ce temps d’adaptation, avant que les nouvelles recrues ne soient pleinement opérationnelles, peut être supporté et organisé dans les grandes structures. En revanche, ce manque d’opérationnalité et d’employabilité immédiate peut se révéler problématique au sein de petites et moyennes entreprises. Or, selon l’étude de France Travail, près de 7 projets de recrutement sur 10 concernent ces TPE, PME et PMI (43 % pour les entreprises de 0 à 9 salariés et 26 % pour les entreprises de 10 à 49 salariés). Accueillir un alternant peut donc constituer la voie à privilégier. En effet, durant toute la durée du contrat d’alternance (durée pouvant s’étirer sur la durée des études supérieures conduites par l’alternant), ce dernier, considéré comme un salarié à part entière, dispose du temps nécessaire pour assimiler les habitudes et méthodes de travail et pour s’imprégner de cette culture d’entreprise. C’est un recrutement sur le long cours, que les grandes entreprises ont déjà intégré dans les leviers de gestion de leurs propres ressources humaines. Une intégration, que les TPE et PME pourraient bien envisager d’adopter.