Quelles sont les aides accordées aux contrats d’apprentissage en France en 2025 ? Les données sont désormais connues.
Étudier en alternance constitue une réponse adaptée pour les étudiantes et étudiants en quête d’une solution pour poursuivre leurs études supérieures. Les aides accordées pour ces alternants / apprentis constituent d’autre part un soutien important au développement des entreprises françaises. Pourtant, 2025 commence par un coup de rabot porté contre les aides accordées à l’apprentissage et à l’alternance. Explications d’une tendance, qui inquiète les principaux acteurs concernés.
L’alternance et l’apprentissage, des voies d’enseignement de plus en plus plébiscitées
La réforme initiée en 2018 (« Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ») a profondément transformé les études en alternance ou en apprentissage mais aussi la formation continue avec le renforcement du Compte Personnel de Formation (CPF) . L’objectif, affiché alors par le gouvernement (et il est toujours de rigueur), consistait à atteindre 1 million de contrats d’apprentissage à l’horizon 2027. Les chiffres officiels du Ministère du Travail soulignent que cette ambition reste à portée de main, puisque 849.600 contrats ont ainsi été signés en 2023.
Concernant l’apprentissage, un véritable boom a été enregistré pendant la crise sanitaire du coronavirus, notamment en raison des aides financières accordées aux entreprises accueillant un alternant ou un apprenti. Au cours de cette crise sanitaire du Covid-19, les autorités publiques souhaitaient garantir aux entreprises un coût quasi nul pour tout nouvel alternant accueilli. Cette augmentation spectaculaire du nombre de contrats signés a permis de mieux faire connaître les modalités et les avantages de cette forme singulière d’études tant pour les étudiantes et étudiants, que pour les entreprises et autres fondations ou associations.
Une rigueur nouvelle appliquée aux contrats d’apprentissage en 2025
Depuis, la situation économique et politique de la France s’est dégradée, conduisant le gouvernement a adopté des mesures de rigueur budgétaire. Et l’apprentissage n’est pas épargné par ces efforts exigés de tous les secteurs. Il aura fallu attendre le 30 décembre 2024 pour connaître les nouveaux montants d’aides pour l’année 2025.
Les entreprises de moins de 250 salariés pourront bénéficier d’une aide de 5.000 euros pour la signature d’un contrat d’apprentissage (le contrat de professionnalisation a déjà été exclus du dispositif de soutien, il y a plusieurs mois). L’aide accordée sera limitée à 2.000 € pour les entreprises de plus de 250 salariés. Pour Mme Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi, cette décision s’inscrit dans la lignée des ambitions du gouvernement : « Cette évolution nécessaire permet de continuer à soutenir l’apprentissage dans l’ensemble des entreprises et plus particulièrement dans celles de moins de 250 salariés, qui emploient aujourd’hui près de 80% des apprentis« .
Quel avenir pour étudier en alternance en France ?
Tous les acteurs concernés, entreprises, étudiants et Instituts d’enseignement supérieur, s’inquiètent des mois et des années à venir. Ils craignent en effet, que la rigueur budgétaire conduise le gouvernement à de nouvelles mesures, qui pourraient pénaliser davantage cette voie professionnalisante.
Les entreprises regrettent la suppression (pour les contrats de professionnalisation) et la diminution (pour les contrats d’apprentissage) de ces aides. Ces dernières constituaient un levier pour mieux se préparer à l’avenir et assurer le développement des entreprises.
Du côté des étudiants, on souligne l’impact dévastateur que ces mesures peuvent avoir sur le levier social. En signant un contrat avec une entreprise d’accueil, un certain nombre de jeunes issus de milieux moins favorisés avaient pu suivre un cursus long, des études qu’ils n’auraient pas pu mener à terme sans cette rémunération assurée par les contrats en alternance. N’est-ce pas une atteinte grave portée au principe d’égalité des chances ? Certains l’affirment à une époque, où toutes les organisations étudiantes dénoncent une inflation dévastatrice pour le budget étudiant.
Les prochaines semaines seront donc cruciales pour les acteurs concernés, puisqu’ils pourront alors prendre connaissance des premières orientations gouvernementales pour continuer à soutenir l’alternance et l’apprentissage tout en maitrisant les dépenses.