Sur le papier, tout concourt à faire des études en alternance une voie d’excellence pour les étudiantes et les étudiants. C’était l’ambition du gouvernement en 2018 avec l’adoption de la loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel. Sur le terrain, la réalité révèle que ces promesses sont tenues, et qu’entreprises et étudiants confortent leur intérêt pour cette voie d’enseignement. C’est ce que révèle une étude d’ampleur publiée sur le sujet.
La réalité de l’alternance en 2025 : un succès croissant !
On souligne souvent les avantages que peuvent représenter les études en alternance pour les étudiantes et les étudiants. On s’attache à détailler les avantages qu’impliquent les recrutements des alternants pour les entreprises. Le 12 février dernier, l’INSEE, la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) et la Depp (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) ont présenté la réalité de ce succès de l’alternance et de l’apprentissage à l’occasion de la publication de l’édition 2025 de l’étude « Formations et emploi ».
Ce rapport était attendu avec fébrilité par tous les acteurs, car il devait rendre compte de l’impact de deux phénomènes majeurs liés directement à l’apprentissage :
- L’impact de la loi de 20218 sur la liberté de choisir son avenir professionnel, dont une des ambitions consistait justement à faire de l’alternance une voie d’excellence,
- Les conséquences de la crise sanitaire du coronavirus, et l’introduction des aides exceptionnelles pour les contrats d’alternance, visant à rendre le coût du recrutement d’un apprenti quasi-nul,
L’alternance, une voie de plus en plus prisée pour les étudiants et pour les entreprises,
Ce rapport souligne, que les résultats espérés sont atteints. Ainsi, entre 2017 et 2023, le nombre d’apprentis a été multiplié par 2,4 passant de 429.900 à 1.021.500. Le cap du million d’alternants a donc été atteint. Au-delà de ces simples évolutions, le rapport pointe également la lente transformation du profil des alternantes et alternants. En effet, avant la réforme de 2018, les apprentis et alternants se concentraient, pour l’essentiel, dans le secondaire alors que les alternants du supérieur restaient rares (environ un tiers). Aujourd’hui, le rapport a changé, puisque les apprentis du supérieur sont majoritaires (leur nombre a été multiplié par 3,8 entre 2017 et 2023). Mme Maryse Fesseau de la Depp détaille plus encore l’évolution de ces profils d’alternants en soulignant : « Le nombre d’apprentis a augmenté dans toutes les spécialités de formations, mais plus fortement dans les services, puisqu’en 2023, 63% des apprentis étaient formés dans les services, contre 42% en 2017 ». Se former en alternance dans le digital représente désormais une véritable alternative à toutes les étudiantes et à tous les étudiants.
Alternance et apprentissage : Un choix gagnant pour tous les acteurs
L’alternance s’est donc imposée comme cette voie d’excellence, que l’on souhaitait. La réduction des aides financières, liées à ces contrats de professionnalisation et autres contrats d’apprentissage, ne devrait pas mettre en péril ce succès. Car toutes les parties prenantes soulignent leur intérêt pour ce choix.
Du côté des étudiantes et étudiants, le choix de l’alternance répond à un besoin de financement des études supérieures. Mais il assure également un renforcement du projet professionnel de l’alternant. Ainsi, l’étude souligne que les alternants optimisent leur capacité d’insertion professionnelle par rapport à ceux ayant suivi la voie plus traditionnelle. L’entreprise d’accueil peut ainsi devenir le premier employeur de ces étudiants / alternants à la fin de leurs études. Mais tout au long de leur alternance, ces étudiants ont également pu étoffer leur réseau de contacts et donc d’opportunités.
Du côté des entreprises, le recrutement d’alternants répond à plusieurs problématiques :
- Satisfaire à un besoin immédiat à un moindre coût,
- Ressouder et remobiliser les équipes autour d’une action d’intérêt général : la formations des futurs professionnels,
- Anticiper la pénurie de compétences qui peut s’accroitre, dans les années à venir, pour certains métiers,
- Anticiper le développement de l’entreprise en recrutant les experts de demain et donc les futurs collaborateurs de l’entreprise,
- …
Ainsi, plus de 6 entreprises sur 10 (63 %) souligne ambitionner de proposer un contrat de travail à leurs alternants à la fin de leurs études.