Alternant / Entreprise : priorité aux premiers temps de l’apprentissage !

Alternant / Entreprise : priorité aux premiers temps de l’apprentissage !

Si chacun reconnait les atouts et les avantages de l’alternance, les problèmes rencontrés avec cette modalité d’études impliquent une plus grande vigilance quant à la période de recrutement d’une part et à celle d’intégration d’autre part. 

 

L’alternance, une satisfaction globale pour toutes les parties

 

Les chiffres attestent de la popularité des études en alternance. Ainsi, si la hausse du nombre de contrats d’alternance entre 2023 et 2022 (de 957.000 à 975.000) a été moins forte que pour les années 2021 et 2022, force est de constater que l’ambition du million de contrats signés est désormais une réalité quasi-atteinte. Étudier en alternance s’est imposé comme un choix pertinent et efficace tant pour les entreprises que pour les étudiants.

Aussi, lorsque l’on interroge les parties prenantes de ces études en alternance, ces dernières affichent leur satisfaction. C’est ce qu’il ressort clairement de la seconde édition du baromètre de l’Alternance, publié par Fondation The Adecco Group, le cabinet Quintet conseil et l’association WALT. Près de 9 entreprises sur 10 (88 %) et près de 9 alternants sur 10 (87 %) se déclarent ainsi satisfaits de leurs choix. 79 % des entreprises conseilleraient même à d’autres acteurs économiques de faire ce choix. Pour autant, toutes les parties s’accordent cependant à souligner que les premiers temps du contrat sont les plus difficiles, et une grande partie des problèmes rencontrés se concentrent autour de cette étape du recrutement et des premières semaines de l’alternant a sein de son entreprise. 

La recherche d’une entreprise ou d’un candidat, le socle d’une alternance réussie 

 

Ce succès ne doit pas masquer les difficultés qui peuvent exister. Ainsi, le même baromètre souligne que près d’un alternant sur 5 ne termine pas ses études, que la rupture soit de son initiative ou de celle de l’entreprise. On ne peut lister toutes les raisons invoquées par les alternants concernés. Sans surprise, ces ruptures se concentrent principalement pendant la période d’essai. L’une des explications réside dans l’inadéquation entre les profils des candidats et les fonctions recherchées par l’entreprise. Pour près d’une entreprise sur deux, « recruter un alternant » se révèle toujours aussi difficile. Les difficultés rencontrées sont semblables à celles existantes s’agissant du recrutement de collaborateurs en CDD ou en CDI. 

Pour les étudiants, la recherche d’une entreprise d’accueil constitue également un temps anxiogène.  Les délais impartis et la hausse du nombre de candidats contraignent certains étudiants à se montrer moins regardants pour signer avec une entreprise d’accueil, une précipitation qui peut conduire à des désillusions après quelques semaines d’activité professionnelle.

Enfin, certains observateurs soulignent que si plus d’une entreprise sur 4 (76 %) recrute ses alternants sur CV, cela ne constitue pas nécessairement le mode le plus adapté. Des entretiens de sélection, des mises en situation voire des tests professionnels pourraient permettre de renforcer l’adéquation entre les uns et les autres. 

Enfin, au-delà de cette sélection, qui doit être optimisée, toutes les études soulignent l’importance de la période d’intégration. Pour l’entreprise, c’est le moment d’inculquer ses valeurs et son organisation à l’alternant. Pour les étudiants, c’est la période, où ils doivent prendre conscience du rôle et des missions, qui leur sont confiés. Cette intégration doit, comme pour le recrutement, être renforcée. Puisque 22 % des alternants n’allant pas au bout de leur cursus mettent en cause l’intégration dans l’entreprise comme une des raisons les ayant poussés à faire ce choix.