Comment optimiser l’efficacité des études en alternance ?

Comment optimiser l’efficacité des études en alternance ?

Si les étudiants et les entreprises sont de plus en plus nombreux à privilégier la voie de l’alternance, certains constats soulignent cependant la nécessité d’améliorer les dispositifs existants pour rendre l’apprentissage et l’alternance encore plus efficaces.

 

Recruter un alternant, un levier de plus en plus plébiscité par les entreprises 

La crise sanitaire du coronavirus explique en partie l’augmentation significative du nombre d’étudiants privilégiant l’alternance pour parfaire leur formation initiale.  La signature de contrats de professionnalisation ou de contrats d’apprentissage bat des records depuis deux ans. Les incitations financières, décidées par le gouvernement, expliquent en grande partie cette évolution faisant des études en alternance et de l’apprentissage une voie de l’excellence.

En réduisant le coût du recrutement d’un alternant, les autorités publiques ont accéléré le développement de cette modalité d’études (apprentissage et alternance) et permis aux entreprises d’intégrer ce type de recrutement à leur stratégie R H. Après cette hausse significative, l’Observatoire de l’Alternance – la Fondation The Adecco Group, le cabinet Quintet conseil et l’association WALT – a rendu public la seconde édition de son baromètre de l’alternance. Les entreprises et les étudiant s, interrogés à la fin de l’année 2022 par l’Institut de sondage BVA, ont confirmé que cette voie de l’apprentissage répondait parfaitement à leurs besoins. Près de 9 entreprises sur 10 (88 %) se déclaraient satisfaits de leur décision. 

 

Études en alternance : attention au risque de décrochement !

Si les étudiants expriment une satisfaction similaire, l’étude a cependant permis de mettre en évidence un risque pouvant peser sur l’avenir même de l’apprentissage ou de l’alternance. Faut-il rappeler, que l’évolution du nombre d’alternants en France concerne principalement les étudiantes et les étudiants, engagés dans l’enseignement supérieur ? A l’issue de leur alternance, ces apprenants doivent donc obtenir un diplôme, une certification professionnelle ou un titre certifié RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles). Pour une partie d’entre-eux, cet objectif ne sera pas rempli, puisqu’en 2022, un alternant sur 5 (20 %) a rompu son contrat avant la fin de ses études. C’est un échec autant pour l’entreprise, pour laquelle le recrutement d’alternant répondait à un véritable besoin, que pour l’apprenant, qui ne peut poursuivre son projet professionnel. Aussi est-il nécessaire de s’interroger sur les raisons de ce taux d’abandon. 

 

Pourquoi les alternants peuvent rompre leur contrat avant la fin de leurs études ? 

Concilier période d’enseignements théoriques et période en entreprise d’accueil s révèle certes très professionnalisant et donc bénéfique pour les apprenants, mais apparaît également être une forme très exigeante pour étudier et obtenir son diplôme. Quand on analyse les raisons pouvant expliquer l’abandon des études, deux grands axes s’imposent pour améliorer les résultats en la matière. 

 

Mieux accompagner les alternants pour les intégrer pleinement du dispositif 

Les étudiants doivent s’approprier et au moins se familiariser  avec le monde professionnel en général et avec le quotidien de leur entreprise d’accueil en particulier. Lorsque plus d’une entreprise sur deux (54 %) souligne des problèmes de comportement et de savoir-être, cela renvoie à un manque de préparation. Si les apprenants doivent se former au milieu professionnel, les entreprises doivent elles renforcer leur dispositif d’intégration de ces derniers. 94 % des apprenants déclarent n’avoir pas suivi de parcours d’intégration. Les premiers temps de la période d’alternance devraient do c être repensés et réorganisés afin de mieux accompagner les étudiants dans leur démarches. 

 

Encadrer les alternats tout au long de leurs études 

Les efforts doivent être maintenus dans le temps, et les entreprises se doivent d’encadrer leurs alternants. Le baromètre de l’alternance souligne ainsi que 3 entreprises sur 4 (76 %) ne se basent que sur le CV  pour décider du recrutement de tel ou tel étudiant, rendant difficile la personnalisation  du  parcours professionnel. Si ce renforcement de l’encadrement se révèle être bénéfique aux apprenants, il est profitable également aux entreprises elles-mêmes, dans la mesure où en renforçant l’intégration de ceux-ci, la fidélisation de ces jeunes collaborateurs est accrue. Enfin, l’observatoire pointe un manquement des entreprises, puisque si l’obligation légale existe, un alternant sur 5 n’a pas de tuteur au sein de son entreprise d’accueil.