Etudes en apprentissage, une voie bientôt éligible à la mobilité européenne ?

alternance en Europe

Favoriser l’alternance et l’apprentissage auprès des étudiants fait partie des objectifs du gouvernement, qui entend ainsi faire face aux exigences des entreprises tout en facilitant l’insertion professionnelle de toute une classe d’âge. La France veut aller encore plus loin en portant le projet de la création d’un espace européen de l’apprentissage.

 

Recruter des étudiants en apprentissage / professionnalisation, une nouvelle voie d’excellence

Qu’il s’agisse d’un contrat d’apprentissage ou d’un contrat de professionnalisation, l’apprentissage fait partie des ambitions du gouvernement depuis plusieurs années. Déjà en 2018, la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage ambitionnait de faire de cette voie professionnalisante un parcours d’excellence. Et Muriel Pénicaud, Ministre du Travail de l’époque, valorisait l’apprentissage en des termes élogieux :

« Il faut faire sauter les verrous administratifs et montrer que cette voie de formation est aussi un parcours d’excellence » 

Certes l’année 2020 aura perturbé le déploiement des études en apprentissage, même si cette voie d’enseignement devrait afficher une croissance de 20 %. Cela suit une année 2019 déjà record, puisqu’on enregistrait alors une progression de 16 % avec plus de 491.000 étudiants en apprentissage à l’époque. Pour ne pas briser cet élan, et inciter les entreprises à recruter des étudiants en apprentissage, des aides financières supplémentaires et devant permettre de surmonter la crise sanitaire ont été mises en place.

 

L’apprentissage, une opportunité pour les entreprises et des opportunités pour les étudiants

En quelques années, les entreprises ont modifié leur vision de cette voie d’enseignement et considèrent désormais l’alternance et l’apprentissage comme de véritables leviers pour renforcer leur stratégie de développement et de Ressources Humaines. L’ancien député européen, Jean Arthuis, le confirme en notant :

« Les Français changent enfin de regard sur l’apprentissage. Et de plus en plus de jeunes plébiscitent ce parcours, y compris pour les formations d’ingénieurs »

Car l’apprentissage n’est plus désormais réservé aux seuls métiers de l’artisanat ou de l’industrie, mais concerne presque tous les cursus et les secteurs d’activité. En combinant enseignement théorique et présence en milieu professionnel, la Suisse a ainsi, comme le rappelle l’ancien député, transformé en profondeur son système éducatif, puisqu’aujourd’hui, un étudiant sur 3 seulement passe parle Bac, les autres choisissant principalement l’apprentissage et l’alternance. Les décideurs publics espèrent cette même transformation pour l’économie française.

 

Recruter un étudiant apprenti ou alternant en Europe, une nouvelle ambition pour l’apprentissage

Non seulement, l’apprentissage répond aux besoins actuels des entreprises mais il permet aussi de mieux insérer professionnellement les jeunes actifs. Pour Jean Arthuis, il faut aller encore plus loin et en s’inspirant de l’environnement des études supérieures, notamment à travers le dispositif Erasmus, il faut se projeter dans un espace européen de l’apprentissage. C’est pour conduire ce projet, qu’ Euro App Mobility a été créé. L’ambition est de créer un espace européen, qui inciterait et favoriserait la mobilité longue des apprentis et des alternants avec des séjours à l’étranger d’au moins 3 mois et idéalement 6 mois.

Déjà que l’alternance a conquis les univers les plus exigeants, comme les écoles d’ingénieurs ou encore les études des futurs Experts du Web, Euro App Mobility, présidée par Jean Arthuis, entend lever les obstacles existants à ce stade (différences de statut entre les alternants dans les 27 pays de l’Union Européenne, couverture sociale, l’apprentissage des langues, …). Malgré le contexte actuel, l’objectif affiché reste de proposer la création de cet espace européen de l’apprentissage lors de la présidence française de l’Union Européenne (2022). Cela permettrait à l’apprentissage de franchir un nouveau cap, que nous rappelle le président de l’association :

« Notre avenir passe par le développement de l’apprentissage. Il faut par ailleurs faciliter la reconnaissance des acquis de la mobilité »